Il peut être difficile de savoir qui on est, ou qui on veut être quand on est
l'héritier de deux cultures.
Pour se sentir bien, à la fois psychologiquement et socialement, l'idéal
est de construire son identité en utilisant des éléments de ses deux
cultures.
Cela peut alors représenter une richesse pour soi, dans son
expérience de vie.
Notre identité se construit tout au long de notre vie, la culture n'en est qu'une partie, nos rencontres, nos expériences nous permettent aussi d'évoluer et de mieux nous connaître.
J'ai une double culture
Lorsqu'on est l'héritier de deux cultures, il peut être difficile de se construire une identité. Cela peut alors être source de malaise, voire de véritable souffrance.
Cela peut être le cas quand on est métisse, que nos parents forment un « couple mixte » par exemple une mère mexicaine et un père français.
Cela arrive aussi lorsqu'on a des parents qui ont émigré, ou que l'on a soi-même connu cette émigration ; par exemple lorsqu'on a grandit au Maroc et que l'on vient vivre en France.
Venir habiter dans un nouveau pays est déstabilisant et nous oblige à changer une grande partie de nos repères identitaires...
Parfois, on se sent rejeté par les deux cultures, traité comme un étranger par chacune d'elle. On se sent perdu, on ne trouve pas sa place, ni dans une culture ni dans l'autre.
Il arrive qu'on ait l'impression que les gens nous jugent par rapport à nos origines sans chercher à nous connaître vraiment.
On peut avoir le sentiment de subir un poids, une pression insupportable, de la part de sa famille pour respecter ses origines, par exemple en pratiquant une religion, et/ou de la part de la société pour se conformer au modèle du pays d'accueil.
On peut se sentir contraint de choisir une culture plutôt que l'autre, tout en ayant peur de trahir sa famille ou au contraire le pays où l'on vit.
Il arrive qu'on ait envie de s'éloigner de la culture de ses parents, parce qu'on se sent en décalage avec eux, parce qu'on a envie de se sentir bien dans le pays où l'on vit.
Il est normal d'éprouver ces sentiments et de se poser des questions quand on est en train de se construire.
J'hésite entre deux cultures
En réaction à cela, on peut penser à plusieurs solutions :
- Choisir l'une des deux cultures dont on va suivre toutes les valeurs, traditions.. en niant complètement l'autre.
- Essayer de piocher des modèles, croyances, dans les deux cultures pour se construire.
Dans le premier cas, le choix est souvent difficile, voire source de culpabilité.
Choisir revient souvent à se sentir tiraillé, déchiré entre sa culture d'origine, celle de ses parents, ou du pays où l'on a grandit, et la culture du pays où l'on vit.
Vouloir complètement nier, effacer sa culture d'origine revient à abandonner une partie de soi. L'histoire de sa famille, sa langue maternelle sont des éléments importants pour constituer sa personnalité. Savoir d'où l'on vient aide à savoir ce que l'on veut devenir en tant qu'individu.
Rejeter totalement la culture du pays d'accueil est souvent la volonté d'affirmer ce qu'on pense être, son identité. Mais on s'expose bien souvent au rejet des autres en retour. C'est alors un cercle vicieux, on rejette les autres parce qu'eux nous rejettent...
Or, l'individu à besoin des autres, de leur acceptation, de leur approbation. C'est en s'identifiant à certaines personnes et se distinguant d'autres individus ou groupes que l'on construit son identité.
La deuxième solution revient à faire son propre «bricolage». Il s'agit d'accepter son héritage culturel et cette double transmission et d'en être fier.
Pour se construire avec deux cultures, il est nécessaire de faire des compromis.
On peut choisir les croyances, pratiques, par exemple des pratiques religieuses, que l'on estime importantes pour soi. Mais tous les éléments de cultures différentes ne peuvent pas se mélanger.
Pour se sentir bien, l'idéal est de respecter ses propres choix, croyances... mais de les adapter au pays dans lequel on vit. Il est tout aussi important de faire cela sans rejeter totalement la culture de ses parents.
Qui peut m'aider ?
On peut avoir besoin de parler de ses questions à propos de sa double culture. On peut avoir besoin d'aide pour comprendre ce qui nous arrive et savoir quoi faire.
Les amis et la famille vont donner leur point de vue.
Il est donc important de se tourner vers quelqu'un de neutre pour nous aider à réfléchir sur ce qui vraiment important pour nous..
Les psychologues d'Allô Jeunes peuvent t'écouter et te soutenir.
Ne pas se décourager ni se renfermer, s'ouvrir aux autres, rencontrer des gens différents, ne pas les juger permet de se sentir bien et de s'épanouir là où l'on vit.
Pour aller plus loin : Qu'est-ce que la « culture » ?
Ici, nous parlons du culture au sens des anthropologues.
La culture est un ensemble de valeurs, pratiques, croyances communes à un groupe humain.
Une culture commune permet aux individus d'un groupe de se sentir acceptés, entourés...
Le sentiment d'appartenance au groupe est important à la fois pour le bien-être de l'individu et pour la cohésion des membres du groupe.
La culture se transmet. On parle parfois « d'héritage social » ou « d'héritage culturel »
C'est au contact des autres que la culture se diffuse d'un individu à l'autre, particulièrement au sein de la famille et de l'école.
De nos jours, le monde numérique contribue à cette transmission, de façon plus large puisqu'elle efface partiellement l'obstacle de la distance.
La rencontre de deux cultures
Lorsqu'elles se rencontrent, deux cultures peuvent alors se retrouver en conflit.
Chaque groupe a en effet la tendance naturelle à vouloir transmettre à l'autre toutes ses valeurs, idées, coutumes, alors qu'elle ne sont pas toutes compatibles entre elles.
Le groupe qui est différent « de nous » peut être ressenti comme une menace pour l'unité de son propre groupe.
La rencontre entre cultures est aussi une source de diversité et d'épanouissement
Les cultures évoluent, plus ou moins, au contact l'une de l'autre. Si les cultures se modifient et s'enrichissent au cours du temps, c'est bien parce qu'il a toujours existé des échanges plus ou moins importants entre elles : commerce, invasion, tourisme...